Connecter les communautés high tech africaines entre elles et avec la communauté française, l’idée est née logiquement, raconte Christophe Viarnaud, ambassadeur de la French Tech en Afrique du Sud, « dans le prolongement du French Tech Hub du Cap, l’écosystème local de l’innovation française labellisé en janvier 2016 par la mission French Tech à Bercy ».
C’est ainsi que cette année été créé AfricArena, un évènement qui s’est tenu, les 8 et 9 novembre au Cap et qui a remporté un tel succès (460 délégués, 80 startup africaines) que Christophe Viarnaud prépare déjà la deuxième édition de cette manifestation soutenue non seulement par des acteurs publics – la mission French Tech, Bpifrance, l’écosystème sud-africain Silicon Cape… – mais aussi de grandes entreprises françaises – Air France, Schneider, Leroy Merlin, etc.
Une caravane pour travailler avec les communautés locales
De passage à Paris pour avancer les préparatifs de la deuxième édition d’AfricArena, Christophe Viarnaud, également fondateur de Cap40, une plateforme d’échange pour entrepreneurs français et sud-africains, et président de Methys, une société spécialisée dans la transformation digitale, s’est confié au Moci. « Nous avons permis à 80 startups africaines, sud-africaines, nigérianes, kényanes, de dialoguer avec de grands groupes. Nous voulons maintenant aller plus loin en organisant une caravane au départ de Paris pour travailler avec les communautés locale high tech », indique ce dirigeant français installé au Cap depuis 2004.
Trois semaines après la fin de la première édition d’AfricArena, le tracé de cette caravane qui se déplacerait pendant plusieurs mois n’en est encore qu’au stade de l’ébauche. Toutefois, il y aurait au moins trois escales : en Afrique du Nord, Tunis ou Casablanca ; à l’est, Nairobi ; et à l’ouest, Dakar, ou Abidjan également labellisé French Tech Hub, ou encore Lagos. Une quatrième étape, Maurice, pourrait être ajoutée.
70 investisseurs connectés sur la plateforme Euroquity
Si les French Tech Hubs comme au Cap et à Abidjan sont des initiatives privées à laquelle la mission French Tech accorde son label, sans apporter de fonds, dans le cas des rencontres et conférences AfricArena, la mission French Tech a contribué à hauteur du quart du budget, dont le montant total était de 200 000 euros. Pour l’édition 2018, celui-ci devra sans doute être doublé. Bonnes nouvelles, la mission French Tech appuie la nouvelle opération et de nouvelles entreprises, comme Vinci, semblent s’y intéresser.
Le cœur d’AfricArena, ce sont les pitch. « Pour un évènement pareil, le plus difficile est d’attirer les fonds d’investissement », assure Christophe Viarnaud. D’où l’importance de la plateforme interactive Euroquity de Bpifrance, qui a permis à 70 investisseurs connectés de suivre les pitch et de poser directement ensuite des questions aux entrepreneurs. A côté des pitch, plusieurs ateliers d’information ont été organisés au centre de conférences de Century City sur différents thèmes, comme l’e-éducation et l’e-agriculture.
Moins de deux ans après son lancement, la French Tech du Cap dispose également d’un espace physique dans le quartier de Century City. « Sur une superficie de 400 m2, notre incubateur-accélérateur accueille 12 startups sud-africaines », précise Christophe Viarnaud. Aujourd’hui, l’Afrique reçoit 200 millions d’euros par an d’investissement dans les technologies. Sur ce total, 36 % se dirigent vers l’Afrique du Sud. Or, affirme le patron de Methys, « deux entreprises à croissance rapide sont situées au Cap ». Ce qui devrait amener les sociétés françaises à développer de nouveaux partenariats.
François Pargny
Pour en savoir plus sur le French Tech Hub du Cap, cliquer ici
Pour prolonger :
-Afrique / France : la French Tech Le Cap prépare la première conférence des startups africaines
–Afrique / Numérique : la 2ème édition du concours Digital Africa attend ses jeunes pousses
–Côte d’Ivoire / Numérique : la “dream team” du nouveau French Tech Hub d’Abidjan, le premier d’Afrique de l’Ouest
–Afrique / Innovation : Bpifrance accompagne cinq startups en Afrique du Sud et en Côte d’Ivoire
Lire aussi notre dossier : Quand l’Afrique fait sa révolution technologique