Thomas Perathoner (à gauche), responsable Marketing chez Bureau van Dijk a remis le 25 novembre, à Paris lors de la septième cérémonie du Palmarès des PME & ETI leader à l’international à Marc Michaeli, directeur général de Mephisto, le prix « Coup de cœur » Bureau van Dijk (BVD) du Moci.
Les chaussures Mephisto ont déjà parcouru un long chemin depuis la création en 1965 de la société éponyme par Martin Michaeli. D’origine allemande, le fondateur, dont les parents étaient des détaillants en chaussure, s’est inspiré du célèbre personnage de Goethe dans Faust pour lancer une marque au nom facile à retenir à l’étranger. Assez logiquement, le premier marché prospecté fut l’Allemagne. C’est, d’ailleurs, dans ce pays, à Aix-la-Chapelle, que sera ouvert le premier magasin exclusif en 1984.
« Mephisto est une marque française. Tout est pensé en France, les modèles, les prototypes, mais en Allemagne on pense aussi que notre marque à l’ADN international est allemande et de même en Italie », se félicite Marc Michaeli, codirecteur général, avec sa sœur Stéphanie, de l’entreprise fondée par leur père à Sarrebourg, en Lorraine.
Au départ, Mephisto a développé des chaussures de mode et de fantaisie. Toutefois, l’activité se révélant un peu aléatoire, Martin Michaeli a décidé un recentrage vers un créneau plus stable, avec le fameux mocassin qui a d’abord fait la réputation de la marque, et, de façon plus générale, des chaussures à usage rapide offrant une assurance de qualité et de confort. Martin Michaeli a déposé son premier brevet en 1973. « Ceux qui visitent nos usines sont toujours étonnés par notre métier. Fabriquer une paire de chaussures demande en moyenne entre une heure trente et deux heures, elle peut passer entre les mains de 220 personnes au total, car on ne peut pas tout automatiser et travailler une matière noble comme le cuir exige de nombreuses opérations manuelles », explique Marc Michaeli. Lui est en charge de la production, alors que sa sœur suit plutôt la partie commerciale.
Aujourd’hui, la PME familiale compte 550 employés à Sarrebourg et 1 200 dans une usine située à une demi-heure de Porto au Portugal. Au total, elle produit chaque année environ 3,6 millions de paires de chaussures « faites main ».
Angela Merkel, Arnold Schwarzenegger, Steven Spielberg ou encore Luciano Pavarotti, tous portent ou ont porté à un moment ou à un autre de leur vie un modèle de Mephisto. Les collections sont vendues dans plus de 90 pays, avec quelques adaptations pour tenir compte des goûts locaux et de la morphologie des habitants. Même les « Originals », une innovation de Martin Michaeli en 1965 qui a fait la renommée internationale de Mephisto, font l’objet de modernisations. Ces chaussures intégrant la technologie « Soft-air », qui offre une « nouvelle expérience de marche, souple et sans fatigue », bénéficient régulièrement de nouveaux designs et de coloris plus mode.
Si le nom de Mephisto est connu mondialement, pour autant, l’entreprise mosellane s’est diversifiée en lançant de nouvelles marques, comme en 2008 Sano pour des chaussures de « fitness et wellness » empruntant une technologie, dite 2-zones (stimulateur et système multi-vibrations), censée apporter un « confort extrême ».
Aujourd’hui, la PME familiale opère ainsi avec plus de 18 000 revendeurs dans le monde. En Chine, elle travaille avec un partenaire local, aux États-Unis ou au Canada, elle dispose d’une filiale, en Europe, elle opère avec des agents commerciaux.
Dans le sillage de ses succès en Chine et au Japon, « Mephisto doit maintenant se renforcer en Asie », concède Marc Michaeli. Un nouveau défi pour une PME qui marche vite !
François Pargny