En matière de traités de libre échange, avec la méfiance que suscite le projet de traité transatlantique et la prolifération des négociations bilatérales menées par Bruxelles depuis trois ans, Matthias Fekl, le secrétaire d’État au Commerce extérieur, est désormais convaincu d’une chose : il est urgent de communiquer et de faire de la pédagogie. Un tweet qui lui a été adressé récemment l’en a définitivement convaincu : « @MatthiasFekl, pourquoi ne pas parler en français et écrire #TAFTA ».
Le problème est que le TAFTA -sigle repris par de grandes ONG militant contre le projet de traité transatlantique, dont Attac- n’existe pas. Ce traité fantôme fait référence à un sigle américain dont il est un faux acronyme. « C’est un dérivé du NAFTA, l’accord de libre échange nord-américain entre les États-Unis, le Mexique et le Canada », soupire-t-on dans l’entourage du secrétaire d’État. Mais il foisonne sur les réseaux sociaux et dans les écrits de nombreux blogueurs, comme en témoigne la dernière séance en direct de questions/réponses entre le secrétaire d’État et les internautes sur le réseau Twitter (cliquez ICI).
Le vrai nom français officiel du projet transatlantique c’est PTCI, Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement. En anglais : TTIP pour Transatlantic Trade and Investment Partnership.
De sorte que le message par ailleurs légitime de l’audacieux twitteur pro-francophone, révélateur d’un déficit d’information sur toutes ces questions, est devenu l’une des bonnes blagues qui circulent dans les couloirs du Quai d’Orsay. Un chantier pour le comité de suivi des accords de libre échange que Mathias Fekl a relancé fin octobre, et qu’il a élargi aux fédérations professionnelles : il a promis de rendre public une partie des échanges qui ont eu lieu la semaine dernière en ouvrant une page dédiée sur le site Internet du Quai d’Orsay. Pas sûr que cela suffise…
C.G