Près de 20 ans après sa création,
l’association Produit en Bretagne franchit les frontières de l’Hexagone. « Les premiers conteneurs vont
partir en mars prochain », a dévoilé son président Jazek Bernard, lors
d’une conférence de presse, à Paris, le 17 février.
En juin dernier, une société par
actions simplifiée (SAS) a été constituée avec 34 membres au capital dans le
but de lancer la
gamme Bretagne Excellence. « Le premier chargement,
portant sur vingt quatre produits livrés par quinze fournisseurs – des
confitures, des soupes de poissons, etc. – prendra la direction du
Liban », a précisé Malo Bouëssel du Bourg, le directeur de l’association,
qui comptera au total 300 membres fin mars, dont près de 50 % dans
l’agroalimentaire.
La cible principale de la SAS Bretagne
Excellence sera, toutefois, l’Europe. L’objectif est que la
filiale export de l’association mette ainsi à la disposition des très petites,
petites et moyennes entreprises agroalimentaires qui le souhaitent une marque
collective premium pour valoriser leur savoir-faire dans le haut de gamme.
« Ne rentre pas dans
l’association qui veut », prévient Jazek Bernard. En 2011, 145 sociétés
étaient candidates, seules 44 ont été acceptées. Non seulement les entreprises
doivent être habilitées, mais tous leurs produits ne bénéficient pas
systématiquement de la
marque « Produit en Bretagne ». Notamment dans l’agroalimentaire,
les procédures d’habilitation sont contrôlées par Bureau Veritas, en fonction
d’un cahier des charges établi par l’association. Sont vérifiés le lieu de
production, l’origine des matières premières, des ingrédients ou encore le
respect de la charte graphique.
Pour l’export, c’est après une
dégustation à l’aveugle que le meilleur produit est choisi dans sa catégorie. Celui-ci
doit aussi respecter des critères spécifiques en matière de naturalité des ingrédients
et de certification. Aujourd’hui, 40 produits seulement sont certifiés pour
l’export, l’objectif à terme étant de parvenir à 300.
Depuis sa fondation en 1993 par
une poignée d’entreprises, dont un magasin Leclerc, Produit en Bretagne a mené
toute une série d’actions, allant de l’innovation à la culture (l’association
décerne ainsi des prix), en passant par la création d’entreprises. Grâce à la
mise en place d’un incubateur, 20 PME ont émergé avec l’appui des sociétés
membres.
Les relations école-entreprise
sont un autre crédo de l’association. C’est ainsi qu’elle organisera, le 8 mars
prochain, avec l’Institut des études politiques (IEP) et l’Institut de gestion
de Rennes (IGR), un forum étudiant, la veille d’un colloque au Palais des
congrès de cette ville. Ces deux manifestations seront les temps forts des
premières Assises européennes de la relocalisation. Les
régions seront à l’honneur, mais aussi les marques territoriales en Europe,
avec des participations de Pologne, d’Irlande, de République tchèque et d’Espagne.
L’ambition de ces Assises est
d’aborder le thème de la relocalisation des achats et des emplois. Un thème qui
ne peut laisser indifférent les membres de l’association, dont 83 % possèdent
un effectif inférieur à 250 salariés. Le succès de Produit en Bretagne repose
aussi sur la participation des distributeurs – 27 au total à ce jour. Selon
Jazek Bernard, « tous ceux qui disposent d’un centre de décision dans la
région ont déjà adhéré à l’association ».
François Pargny
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2 Le fichier joint « Produit
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