Consulter l’avis risque et recouvrement d’Allianz Trade pour ce pays : https://www.lemoci.com/pages-posts/analyse-des-risques-par-pays-allianz-trade/uk/
Économie
Informations pays
Population (millions, 2020)1 : 67
Capitale : Londres
Devise : Livre sterling
Décalage horaire avec la France : moins 1 heure.
Climat :
À Londres
• Température moyenne la plus basse en janvier : 0°C.
• Température moyenne la plus élevée en été : autour de 20°C.
Indicateur économique :
Taux de croissance du PIB réel1 : 2020 : ND ; 2019 : 1,4 %
Revenu national/hab. en parité de pouvoir d’achat (USD, 2020)2 : 47 620
Source : (1) Eurostat. (2) Banque mondiale.
Conjoncture
Si l’économie britannique n’a pas connu de fortes perturbations à la suite du référendum de 2016, les incertitudes concernant la relation future entre le RU et l’UE ont graduellement réduit l’investissement privé et freiné l’activité économique. Alors que la croissance du PIB s’est maintenue à 1,9 % en 2016 et à 1,8 % en 2017, elle a ensuite ralenti à 1,3 % en 2018 et 1,4 % en 2019. En 2019, les incertitudes liées au Brexit ont pesé sur l’économie en influençant l’accumulation et l’écoulement des stocks, en déprimant l’investissement privé, et en accroissant la volatilité des échanges commerciaux. La consommation, portée par le dynamisme du marché du travail et la hausse des salaires a toutefois continué de soutenir la croissance. La crise sanitaire a cependant perturbé la trajectoire de l’économie qui devrait, comme dans l’ensemble des pays européens, connaître une récession très importante en 2020.
Les incertitudes liées au Brexit ont alimenté la volatilité de l’économie britannique tout au long de l’année 2019. En effet, le dynamisme affiché au T1 (+ 0,5 %) reflétait essentiellement la constitution de stocks des entreprises qui se préparaient à l’éventualité d’une sortie de l’UE sans accord dès le 31 mars 2019. L’activité s’est ensuite contractée au T2 (- 0,2 %) alors que les entreprises écoulaient leurs stocks, puis a repris au T3 (+ 0,4 %) à l’approche de la nouvelle échéance du 31 octobre 2019. Elle est restée stable au T4 (+ 0 %) en raison d’un affaiblissement de la consommation privée.
Le niveau d’activité en 2020 sera significativement inférieur à celui de 2019, l’impact des mesures de restriction d’activité ayant entraîné une contraction de 2,5 % au T1 2020 et de 19,8 % au T2, suivi d’un rebond de 15,5 % au T3. L’OCDE prévoit une récession de l’ordre de – 11,5 % du PIB en 2020 et une reprise de + 9 % en 2021, en écartant l’hypothèse d’une seconde vague de Covid-19. Le PIB ne retrouverait pas son niveau d’avant-crise avant fin 2022. Le PIB ne retrouverait pas son niveau d’avant-crise avant fin 2022. Pour sa part, l’Office for Budget Responsability (OBR), estime que l’activité se contractera de 11,8 % en 2020 et rebondira à + 5,2 % en 2021. Le Royaume-Uni pourrait ainsi être une des économies développées les plus touchées par la crise.
Avec 33,6 Md€ d’exportations et 21,1 Md€ d’importations en 2019, le Royaume-Uni est un des principaux partenaires commerciaux de la France (son 6e client et son 7e fournisseur). La France reste quant à elle le 5e fournisseur du Royaume-Uni avec 13 % de part de marché, derrière l’Allemagne (27,5 %), la Chine (19,9%), les États-Unis (19,6 %), et son 4e client après les États-Unis, l’Allemagne et la Chine.
Le Royaume-Uni était en 2019 le premier excédent commercial de la France (12,5 Md€), devant Singapour (5,2 Md€) et Hong Kong (2,1 Md€). Si les flux bilatéraux ont été affectés par la crise sanitaire et ses conséquences économiques, les liens commerciaux avec le Royaume-Uni restent puissants (16,3 Md€ d’exportations et 10,7 Md€ d’importations de marchandises entre janvier et octobre 2020) et la France a enregistré un excédent commercial (balance des biens uniquement) de 5,6 Md€ sur les huit premiers mois de l’année 2020.
Outre les liens commerciaux, le Royaume-Uni et la France sont des investisseurs réciproques importants. En 2019, le Royaume-Uni était le 3e investisseur étranger en France derrière les Etats-Unis et l’Allemagne, avec 173 projets d’IDE, et un stock d’investissements de 94 Md€.
Source : https://www.tresor.economie.gouv.fr
Commerce extérieur
Échanges de marchandises (2020, Md USD, évolution sur 2019)3 :
Export : 404,681 (-14 %)
Import : 634,742 (-9 %)
Cinq premiers fournisseurs (avec part de marché)3 :
1 – Union européenne 46,3 %
2 – Chine 11,9 %
3 – États-Unis 9,2 %
4 – Russie 3,9 %
5 – Canada 2,4 %
Exportations françaises 20204 : 31,027 Md USD, -19,82 %
Source : 3. OMC. 4. IHS Markit.
Risques et paiements
La Rédaction du Moci a réuni un ensemble de notes, scores et paramètres d’évaluation couvrant d’une part le risque macro-économiques associés à un pays, d’autre part la solvabilité générale des entreprises de chaque pays.
A ces indicateurs de solvabilité sont associés les environnements et procédures associées aux démarches de recouvrement pouvant être réalisées dans chaque pays.
Enfin, un expert du Moci a rédigé une note de synthèse associée à cet environnement risque pour la plupart des pays du globe.
Officiellement, le Royaume-Uni s’est retiré de l’Union européenne (UE) le 31 janvier 2020, le Parlement européen ayant ratifié l’accord définitif de sortie le 29 janvier. Après une période de transition destinée à définir le cadre éventuel d’un accord commercial avec l’UE, la sortie a été effective le 1er janvier 2021.
Appréciation du crédit manager Moci
Risque pays : moyen, à surveiller très attentivement
Risque client : moyen, se dégrade fortement, à surveiller
Notes de risque pays
OCDE : N. C. (octobre 2021)
Euler Hermes : AA2, risque de court terme moyen (octobre 2021)
Coface : pays A3 ; environnement des affaires A1 (octobre 2021)
Credendo : court terme : 1/7 ; commercial : E ; risque de transfert : 1/7 (octobre 2021)
Atradius : 2/10 négatif (octobre 2021).
Environnement des affaires
Indice de perception de la corruption (2) : 11/180
Sources : (2) Transparency International.
Obtenir des renseignements de notoriété sur l’acheteur
Attention, si quasiment toutes les entreprises publient leurs comptes, les TPE et les PME (SMB-Small & Medium Business) ne publient, si elles le souhaitent, qu’un minimum de renseignements, peu significatifs.
Ainsi, ces mini-sociétés, qui, comme partout en Europe, représentent la grande majorité des entreprises, ne publient que des comptes simplifiés, voire très simplifiés pour les TPE : des « abbreviated accounts » (bilan très rudimentaire et brève note sur les comptes annuels). D’où la relative pauvreté d’informations fiables disponibles au Royaume Uni.
Quelle que soit la taille de l’entreprise, les comptes annuels doivent être déposés au plus tard le 30 septembre de l’année suivant la clôture des comptes (9 mois pour les sociétés privées, 6 mois pour les sociétés publiques).
La non-publication est considérée comme une infraction pénale et peut entraîner la radiation de la société ainsi que des sanctions pénales et financières à l’encontre des dirigeants. C’est ce que l’on appelle « the late filing penalties », révisées en avril 2015.
Pour consulter les comptes de nombreuses entreprises britanniques, le serveur web des « Companies House » est largement suffisant et peu onéreux, et il donne la possibilité de consulter la liste des dirigeants n’étant plus supposé exercer : www.companieshouse.gov.uk
Sociétés spécialisées localement :
• Equifax Plc
www.equifax.co.uk
• Graydon U.K. Ltd
www.graydon.co.uk
[email protected]
Pour les informations de base, on peut essayer les principaux acteurs présents en France sur le marché de l’information sur les entreprises : Altares, Bureau Van Dijk, Ellisphere, Intersud…
Moyens de paiement
Monnaie locale
La livre sterling (GBP). Compte tenu de la situation économique actuelle, couverture du risque de change recommandée si paiement en GBP.
Taux de change : 7 octobre 2021
1 EUR = 0,85088 GBP
1 GBP = 1,17500 EUR
À noter que le vote en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne le 23 juin 2016, le Brexit, a entraîné une chute de la livre. Celle-ci avait repris des couleurs en avril 2017. En dépit des rebondissements du feuilleton « Brexit » et des difficultés auxquelles fait face le Royaume-Uni, curieusement, la livre s’est relativement maintenue depuis, sans chuter plus lourdement comme certains l’avaient prédit. Elle se maintient entre 1,10 et 1,18 pour 1 EUR.
Meilleures monnaies de facturation des échanges
La livre sterling (GBP) et l’euro (EUR).
Conseillés
Privilégier le virement bancaire, Swift de préférence. Ne pas oublier que le Royaume Uni est dans l’espace SEPA.
Déconseillés
Tous les autres, et plus particulièrement les chèques et les effets de commerce. Si, sur le marché domestique, le paiement par chèque est très utilisé, il se caractérise par son manque de sécurité. Le Royaume-Uni n’ayant pas ratifié la Loi uniforme du 19 mars 1931 sur les chèques, il s’ensuit que le débiteur peut faire opposition à tout moment pendant une durée de six mois après l’émission du chèque. Sur le marché domestique, si l’entreprise française dispose d’une filiale refacturant et encaissant localement, il sera profitable de mettre en place un système d’encaissement par virement électronique via le circuit BACS (Bankers Automated Clearing Services).
Conditions de paiement
Délais de paiement habituels
On ne peut que déplorer le manque de fiabilité de certaines informations recueillies auprès des différents prestataires, les écarts étant très élevés entre les différentes données communiquées par les analystes. On retrouvera même ces différences dans les informations relatives aux défaillances d’entreprises, ce qui est pour le moins curieux vu qu’au Royaume-Uni, on peut s’appuyer sur des statistiques officielles fiables.
Le groupe allemand EOS, dans son rapport Payment practices in Europe 2019, mentionnait une moyenne de 33 jours. Plus récemment, selon Intrum Justitia (European Payment Report 2021 basé sur une étude réalisée entre janvier et avril 2021), sur la période concernée, le délai moyen de paiement accordé est de 40 jours pour les entreprises du secteur privé et 52 jours pour le secteur public.
Le cas du Royaume-Uni est toujours aussi complexe, ne serait-ce que par la diversité des droits commerciaux : droit anglais, irlandais, écossais et gallois. Ainsi, il y a trois transpositions de la dernière directive européenne sur les délais de paiement, l’une qui concerne les droits anglais, gallois et irlandais, une autre qui modifie le droit écossais et une celui de Gibraltar ! Comme nous l’écrivions pour la Directive précédente, le Royaume-Uni a été quelque peu précurseur en ce domaine. Déjà, le « Unfair Contract Terms Act of 1977 » recommandait de ne pas dépasser des délais de paiement
« raisonnables ».
En dehors du droit écossais et de celui de Gibraltar, le Royaume-Uni a transposé la Directive 2011/7/EU sur les retards de paiement (Statutory Instrument 2013 No. 395) en prévoyant (contrairement à la transposition française) la possibilité, dans le secteur privé, de négocier des délais de paiement supérieurs à 60 jours, à condition que ce soit stipulé par écrit. Contrairement au droit de certains autres États membres, les droits anglais et écossais ne parlent pas de pratiques discriminatoires mais évoquent plus particulièrement, pour cette dérogation, « à condition que ce ne soit pas défavorable (littéralement : déloyal) au vendeur ».
En droit écossais, c’est le Scottish Statutory Instrument, 2013 No. 77 qui traite du sujet : The Late Payment of Commercial Debts (Scotland) Regulations, 2013.
Pour le secteur public, le délai est de 30 jours à partir du jour de réception de la facture.
Risques de retards de paiement
Selon Atradius, au troisième trimestre 2020, les retards de paiement s’étaient dégradés de 81 % par rapport à la même période de 2019. Et 35 % des entreprises avaient mentionné une augmentation de leur DSO (Days Sales Outstanding) de plus de 10 %.
Dans son étude sur l’évolution du BFR dans le monde, publiée fin juillet 2021, Euler Hermes mentionne pour le Royaume-Uni, en 2020, un DSO moyen de 51 jours.
Pour 2021 et 2022, on va certainement atteindre des niveaux plus élevés. Plusieurs analyses réalisées sur le premier semestre 2021 confirment une nette dégradation.
L’une d’elles, publiées fin juillet et concernant plus particulièrement les PME, mentionne que plus de 52 % des TPE et PME sont victimes de retards de paiement. Pour 20 % des entreprises consultées, ces retards de paiement se sont amplifiés avec la pandémie. Encore plus préoccupant, 64 % des dirigeants estiment que ces retards de paiement peuvent les mener à la faillite. Et 25 % d’entre eux pensent qu’ils vont déposer le bilan dans les trois mois à venir.
Si l’on considère le niveau régional, ce sont les entreprises écossaises les plus touchées, devant les entreprises galloises puis celles d’Irlande du Nord.
Fin 2020, 69 % des entreprises reconnaissaient avoir attendu plus de 60 jours le règlement de leurs factures.
Les données les plus récentes recueillies par Intrum Justitia sur les quatre premiers mois de 2021, indiquent un délai moyen de retard de paiement de 12 jours pour les entreprises du secteur privé et 11 jours pour le secteur public, avec des DSO respectifs de 52 et 63 jours.
Cribis Dun and Bradstreet, dans le Payment study 2021, couvrant l’année 2020, mentionne que 42,9 % des entreprises respectent les échéances négociées. Et 4,1 % règlent avec plus de 90 jours de retard.
Toutes ces différences dans les données recueillies, s’expliquent principalement par la diversité des entreprises consultées et la période. Il n’en demeure pas moins que tous les prestataires arrivent à la même conclusion : des retards en forte dégradation.
Depuis cinq ans et surtout depuis la décision du Brexit, les délais de paiement se dégradent de façon significative au Royaume-Uni. Dans un communiqué du 21 mars 2019, Euler Hermes UK mentionnait que les demandes d’indemnisation auprès des assureurs-crédit dans ce pays avaient explosées : en moyenne près de 50 par jour ! 60 % de hausse par rapport à 2017.
Tout comme en France, les délais de paiement se dégradent plus particulièrement avec les grands donneurs d’ordres. Les quatre dernières années auront ainsi été celles du scandale des retards de paiement dans la grande distribution, avec des délais allant de 90 à 120 jours, voire plus dans certains cas.
Cette dégradation dans le secteur de la grande distribution intervient en dépit des efforts des gouvernements successifs pour y mettre fin. Après un « Groceries Supply Code of Practice » mis en place en août 2009, le gouvernement a publié, en octobre 2014, un User guide to the recast late payment Directive et lors de la campagne électorale de mai 2015, il a promis de nouvelles règles qui entreraient en vigueur en 2016. Finalement, ces nouvelles Règles, intitulées The Duty to Report on Payment Practices and Policies, sont entrées en vigueur le 6 avril 2017, obligeant, entre autres, les grandes entreprises à publier tous les six mois, leurs pratiques de paiement. Les modalités d’application sont définies dans un guide publié en octobre 2017 et intitulé Duty to report on payment practices and performance.
Tout comme en France avec la DGCCRF, de nombreuses entreprises sont régulièrement sanctionnées pour non-respect des délais de paiement, certaines parmi les plus grandes. Ainsi en janvier 2020, BAE Systems et Shell UK.
Bon à savoir
Pour faciliter la mise en œuvre des nouvelles Règles « the Duty to Report on Payment Practices and Policies », le gouvernement a mis en place un site Internet dédié, https://www.gov.uk/check-when-businesses-pay-invoices, sur lequel on peut consulter la liste des sociétés ayant satisfait à cette nouvelle procédure et interroger une entreprise en particulier pour lire le rapport disponible.
À titre d’exemple, voici les infos trouvées sur une entreprise dans son rapport publié le 23 octobre 2017, pour une période de six mois :
This report was filed on 22 November 2017 and approved by XXXX (le nom est cité, bien évidemment)
Payment statistics Average time taken to pay invoices: 45 days
Invoices paid:
– within 30 days: 15 % ;
– in 31 to 60 days: 79 % ;
– in 61 days or mor: 6% ;
Invoices due but not paid within agreed terms: 17 %
Payment terms
Shortest standard payment period
31 days
Longest standard payment period
61 days
Le même rapport précise également les modes et délais de paiement qu’accepte l’entreprise.
Acomptes à la commande
Il est possible d’en obtenir, mais ils sont difficiles à négocier.
Garanties bancaires locales
Possibles, mais assez difficiles à obtenir, surtout si l’acheteur est une PME ou une TPE. Elles prennent essentiellement la forme de lettre de crédit standby.
Tribunal compétent en cas de litige
• Il est préférable d’engager directement une procédure devant un tribunal local.
• Si le débiteur était poursuivi devant un tribunal français, il serait nécessaire d’obtenir l’exequatur du jugement au Royaume-Uni, ce qui en augmenterait les frais et surtout le délai d’exécution.
• Attention toutefois : il n’existe pas de droit britannique, mais quatre droits avec chacun leurs spécificités, le droit anglais étant le plus usité. Ce dernier est mieux adapté aux affaires que le droit français.
• Les créances commerciales sont prescrites après six ans. Le rôle des agences de recouvrement se limite à une action en recouvrement amiable, leur statut ne les autorisant pas à représenter le créancier devant les tribunaux. Elles doivent alors faire appel à un cabinet de solicitors.
• Il faut noter toutefois que pour les petits litiges (« small claims », montants inférieurs à 50 000 GBP), la loi autorisant le créancier non-résident à se présenter lui-même devant le tribunal, le juge acceptera qu’il soit représenté par une agence de recouvrement dûment mandatée.
• Il n’y a pas de procédure spécifique d’injonction de payer en Angleterre ni au Pays de Galles. Il existe toutefois une procédure permettant à un requérant d’obtenir un jugement par défaut, elle est dite de « summary judgment » (Civil Procedure Rules 1998, articles 24.1 et suivants).
• Le Royaume-Uni était bien évidemment soumis, comme tous les autres États membres de l’Union européenne (à l’exception du Danemark) au règlement (CE) n° 1896/2006 du 12 décembre 2006 instituant une procédure européenne d’injonction de payer, entré en vigueur le 12 décembre 2008.
• Attention : contrairement au droit français, le droit anglais laisse à la libre volonté des parties le soin de régler le problème de transfert de propriété. Extrait de l’article 17 du Sale of Goods Act : « 1. La propriété est transférée à l’acheteur au moment où les parties en ont convenu… ».
Le Sale of Goods Act autorise néanmoins le vendeur à se prémunir contre les risques de non-paiement en intégrant une clause de réserve de propriété (retention of title clause). En cas de revente ou de transformation, il faudra prévoir une clause dite prolongée (« continuing retention clause »).
Classement Banque mondiale, règlement insolvabilité, 2020 : 14/190.
Le conseil du crédit manager
L’année 2021 et les suivantes vont être des années d’incertitudes économiques pour le Royaume-Uni. Le slogan « Brexit is Brexit », que l’on a beaucoup entendu après le référendum de 2016, puis le « Global Britain », qui lui a succédé, masquent surtout une quasi totale incapacité à gérer la sortie de l’Union, due à une absence complètede préparation. Comme prévu, les conséquences du Brexit ont commencé à se faire sentir au quotidien dès 2017, en particulier dans les transactions commerciales et les relations PME/banques, ces dernières n’étant déjà pas vraiment au beau fixe. Depuis la situation n’a fait que se dégrader. Et la crise sanitaire n’a fait qu’en rajouter une couche qui n’était pas vraiment bienvenue.
Les années précédentes, dans le secteur du commerce de détail, plusieurs enseignes ont dû soit fermer de nombreuses boutiques, soit mettre fin à leurs activités. Nous écrivions il y a deux ans que, dans le secteur de la grande distribution, l’alliance entre deux des principaux acteurs, annoncée fin avril 2018, allait avoir des conséquences lourdes pour leurs fournisseurs et sous-traitants, même si le Grocery Code Adjudicator allait certainement se montrer vigilant. La décision est tombée le 25 avril 2019 : la fusion n’aura pas lieu, ne permettant pas ainsi aux deux entreprises de pouvoir résister aux pratiques agressives des compétiteurs low cost. De nombreuses enseignes n’ont pas su non plus prendre le virage du numérique et la liste des entreprises se précipitant vers les procédures de sauvegarde s’allonge de mois en mois, présageant de nouvelles faillites.
On l’a vu dans cette fiche, les retards de paiement continuent d’être à un niveau élevé depuis 2019, ce qui a hélas conforté l’avis de nombre d’exportateurs français qui se plaignent du mauvais comportement payeur des entreprises britanniques, plus particulièrement des PME…
Il est vrai que ces dernières souffrent beaucoup du manque de soutien des banques locales.
Selon les statistiques de l’Union de Berne, en 2020, le Royaume-Uni figure toujours dans le Top 10 des pays sur lesquels les assureurs ont versé des indemnisations sur les opérations court terme.
Côté défaillances d’entreprises, dans une étude publiée le 6 octobre, Euler Hermes mentionne une baisse de 30 % à fin 2020 , puis une hausse de 10 % pour l’année 2021 (à 17 100) et 20 % pour l’année 2022 (20 540). De son côté, Atradius, dans une publication mise en ligne le 7 octobre, prévoit un rebond des faillites de 33 % cumulés sur 2021 et 2022.
La baisse sur 2020 s’explique par le fait que, comme dans de nombreux autres pays, des dispositions ont été prises par le gouvernement pour « freiner » l’explosion des défaillances provoquées par la pandémie.
Si l’on considère les données fournies par l’Insolvency service company pour le premier semestre 2021, la hausse des défaillances risque d’être plusimportante que celle annoncée par les analystes d’Euler Hermes. Cela dépendra des nouvelles mesures mises en place par le gouvernement avec « the Corporate Insolvency and Governance Act 2020 », qui est entré en vigueur le 1er octobre 2021, mesure temporaire effective jusqu’au 31 mars 2022.
Prudence donc, surtout dans les transactions avec des PME qui sont très touchées à la fois par le Brexit et par la crise sanitaire. Dans tous les cas, il est essentiel de soigner la rédaction des offres et contrats et de surveiller rigoureusement les échéances négociées.
À noter que l’Office national des statistiques britannique publie régulièrement des données intéressantes sur les défaillances par région (England, Wales, Scotland and Northern Ireland : https://www.gov.uk/government/collections/insolvency-statistics). Les données communiquées fin juillet 2021 ne laissent augurer rien de bon pour l’année en cours : sans surprise, les défaillances sont de nouveau en très forte hausse.
Mobilité
Chiffres clés
Langues : l’anglais. Au Pays de Galles, le gallois bénéficie d’un statut égal à l’anglais. Le gaélique et le scots sont reconnus en Écosse.
Religions : protestants : 2,6 % (plusieurs cultes) ; anglicans : 46,3 % ; catholiques : 21,5 % ; musulmans : 10,8 % ; sikhs : 4,2 % ; hindouistes : 1,4 % ; juifs 1,3 %.
Nombre de Français immatriculés (2020) : 144 084. En baisse de 2,5% par rapport à 2019.
Nombre d’entreprises françaises implantées : 3 299.
PIB/hab en parité de pouvoir d’achat (2019) : 48 439 USD.
Taux de croissance du PIB (2020) : -9,8 %.
Émissions CO2 (tonnes/hab., 2019) : 5,5 t.
Indicateur global de sécurité (GPI, 163 pays, 2021) : 33e, niveau « élevé ».
Sources : MEAE, Banque mondiale, Commission européenne (base de données EDGAR), FMI, Institute for Economics & Peace pour le GPI et Le Moci.
S’y rendre
Formalités
La carte d’identité (ou le passeport) en cours de validité est requise pour entrer sur le territoire britannique depuis la France.
Visa ou permis de travail (pour les étrangers) : des examens médicaux sont organisés par l’employeur préalablement au recrutement. Rien de particulier pour les ressortissants européens.
Les règles d’entrée sur le territoire britannique liées à l’épidémie de coronavirus peuvent être adaptées par les différentes nations (écosse, Pays de Galles et Irlande du Nord). Il est fortement recommandé de vérifier les dispositions applicables hors Angleterre en suivant les liens suivants : pour l’Ecosse : https://www.gov.scot/coronavirus-covid-19 ; pour le Pays de Galles : https://gov.wales/coronavirus ; pour l’Irlande du Nord : https://www.nidirect.gov.uk/campaigns/coronavirus-covid-19.
Le Royaume-Uni a réparti les pays étrangers sur 3 listes, régulièrement actualisées, en fonction du niveau de circulation du coronavirus : rouge (circulation active du virus), ambre (intermédiaire) et verte (faible). La France est actuellement placée sur la liste ambre.
Deux formalités sont à respecter par l’ensemble des voyageurs quel que soit leur pays de provenance :
1/ D’une part, la présentation d’un test négatif de moins de 72 heures. Il peut s’agir d’un test PCR ou d’un test antigénique, à condition de respecter un seuil de spécificité de 97% et de sensibilité de 80%. Il est de la responsabilité du voyageur de s’assurer que le test qu’il effectuera respecte bien ces critères.
2/ D’autre part, la présentation d’un document comprenant les informations relatives à la provenance du voyageur ainsi qu’au lieu dans lequel la période de quarantaine sera effectuée. Ce « passenger locator form » est à compléter dans les 48 heures précédant l’arrivée sur le territoire britannique (https://www.gov.uk/provide-journey-contact-details-before-travel-uk).
Source : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/royaume-uni
Y travailler
Le marché du travail
Le marché de l’emploi s’améliore au Royaume-Uni, avec un taux de chômage en baisse puisqu’il est actuellement de 4,8 % (mars-avril-mai 2021) selon les statistiques officielles britanniques. Il est en baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent (décembre-février). Il reste en revanche 0,9 point de pourcentage plus élevé qu’avant le début de la crise sanitaire. Le nombre de postes à pourvoir est en nette hausse et se situe à
862 000 pendant le 2e trimestre de 2021. Le marché du travail britannique est flexible et dynamique. Les secteurs ou professions suivants souffrent d’une pénurie de compétences au Royaume-Uni : soins de santé (médecins et infirmiers), ingénierie, technologies de l’information et de la communication (TIC), chefs qualifiés. Les Français continuent à être bien placés dans plusieurs domaines : finance et informatique ; restauration et hôtellerie ; enseignement du français ; secrétariat bilingue assistante de direction et comptabilité ; etc. Les Jobcentres sont l’équivalent britannique de Pôle Emploi, ils se trouvent dans chaque ville. Il suffit de s’y inscrire. Ils possèdent des bases de données importantes et connaissent les besoins des entreprises locales. Leurs conseillers peuvent vous apporter une aide dans votre recherche pour trouver un emploi en Angleterre.
Le cadre légal du travail
Salaire minimum : fixé à 8,91 GBP/ heure (10,42 euros) depuis avril 2021.
Nombre d’heures travaillées par an (2020) : 1 367 heures par personne.
Emploi à temps partiel/total (2020) : 22,4 %.
Rémunération, avantages et impôts : le salaire de base est fonction des études et de l’expérience. Primes liées aux résultats personnels et de l’entreprise. Impôt déduit du salaire, entre 0 % et 40 % du revenu total. Véhicule de société pour la plupart des postes de ven-deurs, cadres commerciaux et marketing, plus ordinateur portable et téléphone mobile. Les congés sont généralement de cinq semaines.
Jours chômés hebdomadaires : samedi et dimanche.
Sources : MEAE, EURES, UFE, Business France et OCDE.
Meilleurs sites d’emploi
www.delni.gov.uk/
www.recruitment-ccfgb.co.uk
www.fish4.co.uk
www.jobserve.com
www.step.org.uk
www.stepstone.co.uk
www.monster.co.uk
www.prospects.ac.uk
www.nases.org.uk
www.totaljobs.co.uk
Pour un poste qualifié, consultez la liste des agences de recrutement : www.rec.uk.com et www.agencycentral.co.uk.
Vie pratique
Coût de la vie
Monnaie : livre britannique (GBP).
Taux de change : 1 EUR = 0,85 GBP (9-08-2021).
Indice Big Mac : 4,75 USD
Se loger : le loyer mensuel d’un studio dans le centre de Londres varie entre 1 250 et 2 400 euros. En banlieue, entre 1 000 et 1 600 euros. Compter entre 1 700 et 2 800 euros pour un 3 pièces en banlieue. Le prix des locations dans les différentes parties du Royaume-Uni diffère sensiblement.
Le sud-est ainsi que la région de Londres sont les plus chères du royaume ; le nord de l’Angleterre, l’Écosse, le Pays de Galles et l’Ulster sont moins chers, dans le cas où l’on ne choisit pas une grande ville. Les logements meublés (« furnished ») sont plus faciles à trouver et coûtent le même prix que les locations vides. Les baux sont en général d’une durée d’un an. Il faut prévoir un mois de loyer d’avance ainsi qu’une caution d’environ un mois.
Les chambres chez l’habitant sont moins chères et peuvent inclure les repas, quant à la pension chez l’habitant (« home stay »), c’est une bonne façon de prendre contact avec la culture britannique à moindre coût.
Indice Mercer du coût de la vie (logement compris, 209 villes) : Londres (18e), Birmingham (121e), Aberdeen (128e), Glasgow (131e) et Belfast (148e).
Sources: MEAE, Mercer, Numbeo.com, UFE, The Economist et XE currency converter.
Informations utiles
Nature du réseau électrique
220 volts.
Au Royaume-Uni, les prises de courant sont tripolaires de type G et sont constituées de 2 fiches horizontales et d’une prise de terre verticale.
Télécommunications
Indicatif : + 44.
Qualité du réseau mobile : excellente.
Qualité du réseau Internet : excellente.
Principaux jours fériés 2021
25 décembre : Noël
26 décembre : Boxing day.
Distances de ville à ville
Londres – Édimbourg : 534km.
Londres – Manchester : 262km.
Londres – Plymouth : 308 km.
Déplacements de ville à ville
En train : le réseau ferroviaire anglais couvre tout le pays.
Par la route : n’oubliez pas que les Anglais roulent à gauche !
Pour info
Le bus est le moyen de transport le plus économique, mais il n’est pas le plus rapide. Si vous n’êtes pas forcément pressé et que vous souhaitez voyager à moindre coût, optez pour le bus. La traversée en ferry ou via le tunnel sous la Manche est incluse dans votre billet d’autocar.
Pour vous rendre en Angleterre en bus, vous pouvez voyager avec Eurolines, ainsi qu’avec FlixBus et avec OuiBus. Une fois sur place, vous pouvez voyager à travers la Grande-Bretagne à moindres frais grâce au réseau de National Express, qui assure des services vers plus de 1 000 destinations, avec plus de 600 trajets par jour.
Source : www.visitbritain.com
Le Cercle Magellan vous informe
- Il existe une convention fiscale entre la France et le Royaume-Uni qui intéresse les travailleurs transfrontaliers.
- Il existe un accord multilatéral, dit « de commerce et de coopération » en vigueur depuis le 1er janvier 2021, qui intéresse notamment la sécurité sociale des travailleurs transfrontaliers. Initialement d’application provisoire, cet accord a été définitivement adopté par les députés européens le 27 avril 2021.
Les conventions fiscales bilatérales engageant la France sont consultables sur le site impôts.gouv.fr – Les accords multilatéraux de sécurité sociale engageant la France sont consultables sur le site cleiss.fr
Contacts
Les acteurs publics
Business France
Bureau de Londres
Ground Floor Centre Unit, Brettenham
House, 2-19 Lancaster Place – London
WC2E 7EN
https://www.businessfrance.fr
Douane
L’attaché douanier près l’ambassade de
France au Royaume-Uni
Zone de compétence :
Royaume-Uni, Irlande,
Iles anglo-normandes, Gibraltar.
Tél. : 00 44 20 70 73 11 62
[email protected]
https://www.douane.gouv.fr/fiche/lannuaire-des-attaches-douaniersletranger
Service économique régional de la DG Trésor
SER de Londres
Pays de la zone de compétence :
Irlande, Royaume-Uni.
Tél. : +44 20 70 73 10 00
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/GB
Les acteurs privés
Advenia
Phoenix Yard, 65 Kings Cross Road,
London, WC1X 9LW
Tél. : +44 (0) 207 239 4918
[email protected]
http://advenia.co.uk
Altios
Localisation : Londres – 208 Blythe Road
– W14 0HH London
Tél. : +44 20 38 87 06 69
[email protected]
https://altios.com
Expandys Ltd
Peek House 20 Eastcheap,
EC3M 1EB London
Tél. : +44 (0)20 7723 8327
[email protected]
http://www.expandys.com
www.lemoci.com LE MOCI – N° 2076 – Octobre 2020 99
French Chamber of Great Britain
Localisation : Londres
Becket House, 1 Lambeth Palace Road –
London SE1 7EU
Tél. : +44 (0)20 7092 6600
[email protected]
https://www.ccfgb.co.uk/
OCO Global
6 Citylink Business Park
Belfast – BT12 4HB
Tél. : +44 28 9024 1849
https://www.ocoglobal.com
Salveo
Localisation : Londres
Tél. : 33 (0)1 84 79 17 50
[email protected]
https://salveo.international
Logistique & Douane
La Banque mondiale a annoncé en septembre 2021 l’arrêt de la publication Doing Business. Nous rappelons ici les dernières évaluations disponibles. Dans le classement « Doing Business 2020 », le Royaume-Uni était classé au 33e rang mondial (-3 places par rapport à 2019) pour la performance du commerce transfrontalier. Sont mesurés dans cette rubrique les délais et les coûts (hors droits de douane) associés à trois catégories de procédures : respect des exigences en matière de documentation, respect des procédures de commerce transfrontalier et transport intérieur. Les délais sont fournis en nombre d’heures et les coûts en dollars US. Le transport intérieur n’est toutefois pas intégré dans la note finale.
• À l’export : respect des procédures de commerce transfrontalier (durée 24 h. ; coût 280 USD) ; respect des exigences en matière de documentation (4 h. ; 25 USD).
• À l’import : respect des procédures de commerce transfrontalier (durée 3 h. ; coût 0 USD) ; respect des exigences en matière de documentation (2 h. ; 0 USD).
Actualités : Royaume-Uni
Marchés, en bref : commerce international, Chine/États-Unis, RU/UE, Royaume-Uni, Chine
Commerce international : Allianz Trade a revu à la baisse ses perspectives de croissance du commerce mondial en raison du retour...
Marchés, en bref : Chine, Ukraine, Royaume-Uni, e-sport, publicité, Ouzbékistan
Chine (1) : Trois mois après l’annonce d’un grand plan de relance équivalant à 1 300 Md EUR, Pékin a annoncé lundi...
Entreprises, en bref : Colas, Volta, Santonniers de Provence, Ziegler, Ceva Logistics, Valeo
Colas : Thanomwongse Services, filiale du groupe Tipco Asphalt, dont Colas détient 31,09 % du capital, a récemment livré avec succès,...