La troisième session du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa), qui se tenait hier 26 octobre à Paris, au Quai d’Orsay, sous la présidence de Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères et du développement international et de son homologue algérien Ramtane Lamamra, a d’abord permis de confirmer que la lune de miel entre Paris et Alger se poursuit depuis 2012, à un haut niveau. Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie, de l’industrie et du numérique et Abdesselam Bouchouareb, le ministre algérien de l’Industrie et des mines, ont également participé à cette session qui visait à préparer la prochaine rencontre de haut niveau des chefs d’Etat, début 2016 à Alger.
La relation bilatérale entre les deux pays a en effet connu un net renouveau avec la signature, en décembre 2012, de la Déclaration d’Alger par les présidents des deux pays Abdelaziz Bouteflika et François Hollande, alors en visite officielle en Algérie. S’en est suivit la mise en place du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) réunissant les deux gouvernements. Enfin, une nouvelle visite du président de la République française à Alger, le 15 juin dernier, a conforté la dynamique lancée deux ans plus tôt. « Nos deux présidents ont décidé d’installer un partenariat d’exception entre l’Algérie et la France, a ainsi rappelé Laurent Fabius, lors d’un point de presse conjoint. Nous pouvons dire, a-t-il continué, que les résultats du partenariat économique sont là et bien là ».
Un partenariat qui avance
« Nous achetons, nous produisons et nous vendons ensemble », a lancé le ministre français des Affaires étrangères pour illustrer la solidité de la relation bilatérale.
En 2014, les importations algériennes en provenance de la France se sont élevées à 4,7 milliards d’euros, en légère hausse de 1,2 %. Elles ont principalement été portées par les céréales, les produits pharmaceutiques et les véhicules automobiles (statistiques GTA-GTIS). Les exportations algériennes vers la France, à 94 % constituées d’hydrocarbures, ont atteint 5,114 Mds euros, en hausse de 0,83 %. La France est son troisième débouché commercial, après l’Espagne et l’Italie. Au delà du commerce, des partenariats industriels sont lancés, à commencer par Renault, qui a créé en janvier sa co-entreprise avec la SNVI pour produire à Oran.
« De nouveaux partenariats, a poursuivi Laurent Fabius, se nouent ou sont sur le point d’être signés dans de nouveaux domaines ». À titre d’exemple, dans le domaine de la mobilité, les deux ministres des Affaires étrangères ont signé un accord relatif aux échanges des jeunes actifs, rendant désormais possible l’accueil dans les entreprises françaises de jeunes diplômés algériens et réciproquement de jeunes français en Algérie.
Mis en place en mai 2013, en tant que mécanisme de renforcement des relations économiques, industrielles et commerciales franco-algériennes, le Comefa dont la deuxième session s’était tenue presque un an plus tôt à Oran, en novembre 2014, est un outil devant permettre l’avancement de projets de partenariat entre les deux pays et et de dégager des perspectives d’investissement. De part et d’autre, cette troisième session a été l’occasion de réaffirmer le niveau élevé de confiance qui caractérise désormais la relation bilatérale. « Les relations générales entre l’Algérie et la France sont excellentes, elles n’ont jamais été meilleures », a insisté Laurent Fabius.
Au-delà des impulsions politiques, cette troisième session du Comefa a été l’occasion de développer les relations économiques dans de nouveaux domaines et surtout de concrétiser des projets. Plusieurs accords dans des domaines aussi variés que la mobilité des jeunes actifs -déjà cité, la propriété intellectuelle, le ciment ou encore le ferroviaire ont ainsi été paraphés. « Ces relations économiques se développent d’une manière forte », a informé Laurent Fabius qui a rappelé que jusqu’à présent les projets demeuraient « en filigrane » mais que désormais ils sont « concrets ».
Pour approfondir ce partenariat la prochaine étape sera le troisième Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) co-présidé par les présidents français et algérien qui se tiendra à Alger au début l’année prochaine, et au cours duquel des accords complémentaires doivent être finalisés. « Nous dépasserons le milliard d’euros d’accords lors du prochain CIHN », a promis le ministre des Affaires étrangères algérien Ramtane Lamamra.
Venice Affre
Pour prolonger :
Algérie : coopérer, produire, investir, priorités de la relation bilatérale avec la France