Édition après édition, le Salon international des vins et spiritueux méditerranéens (Vinisud) creuse son sillon. « Nous sommes devenus la vitrine internationale de ces produits », affirmait ainsi son président, Fabrice Rieu (notre photo), lors de la présentation, le 24 novembre à Paris, de Vinisud 2017 (29-31 janvier, Montpellier). A cette date, 845 producteurs étaient inscrits, ce qui laisse augurer pour l’organisateur Adhésion Group un bon cru, avec l’espoir de recevoir au total environ 950 exposants.
Toutefois, c’est surtout le chiffre des visiteurs, notamment étrangers – 6 000 attendus de 70 pays sur un total de 20 000 – qui a été mis en avant. « Nous voulons insister sur la qualité et l’internationalisation », a, de fait, insisté Ahmad Monhem, commissaire général de Vinisud. Un programme d’accueil spécifique a été conçu « pour 400 acheteurs, dont 200 dans le cadre du Forum international d’affaires organisé par Sud de France Développement », s’est félicitée Pascale Ferranti, directrice générale du salon de Montpellier. « Ils vont rencontrer 300 producteurs pour des rendez-vous B to B de 45 minutes, ce qui devrait générer au total 2 000 rendez-vous », a précisé Élodie Le Dréan, responsable du département Vin chez Sud de France Développement.
Trois salons majeurs du vin en France
« Chaleureux, convivial… passionnément méditerranéen, Vinisud se veut encore particulièrement innovant et moderne », a plaidé Fabrice Rieu, également président du Conseil interprofessionnel des vins du Roussillon (CIVR). Pour renforcer le service, accroître la relation commerciale, Adhésion Group a créé les espaces Mediterranean Wine Tourism by Vinisud, consacré à l’oenotourisme, avec le site Winetourisminfrance.com, et La nouvelle vague by Vinisud, réservé aux jeunes vignerons. Coup de projecteur, coup de pouce pour dynamiser la filière, cette nouveauté intéresse particulièrement l’interprofession des vins de la Vallée du Rhône, car Inter Rhône, pointait son délégué général, Eric Rosaz, « est particulièrement intéressé à mette en avant la formation ».
Dans le monde des salons, la compétition fait rage. Longtemps seul dans l’Hexagone, la puissante biennale de Bordeaux, Vinexpo, est aujourd’hui confronté à une double menace : Vinisud, pour les produits de la Méditerranée, et VinoVision, que le géant Comexposium lance sur le créneau des vins septentrionaux du 12 au 14 février prochain, à Paris. Pour se renforcer, Vinisud avait lui-même imaginé un rapprochement avec Millésime Bio, une « main tendue » qui a été rejetée, regrettait Fabrice Rieu, selon lequel « les synergies sont indispensables pour assurer la pérennité des grands salons professionnels ».
Ahmad Monhen a révélé que contre l’avis de certains producteurs Vinisud n’avait pas voulu se doter d’un espace pour les produits biologiques. « Nous avons voulu montrer notre respect pour Millésime Bio et restons toujours favorables à un rapprochement », a-t-il conclu sur le sujet.
Dans le passé, Adhésion Group, qui monte également des conférences et des conventions d’affaires dans le monde (Singapour, Barcelone, Chicago…), a organisé Vinisud Asia en Chine. « Un évènement qui a fonctionné, mais, compte tenu de l’inflation des salons, nous avons préféré faire une pause. C’est donc en stand by », a souligné Ahmad Monhem. Malheureusement, le changement de date en janvier de Vinisud, biennale devenue salon annuel en 2016, correspond presqu’au Nouvel An chinois. « Malgré les actions menées par notre bureau à Shenzhen, qui fait la promotion de Vinisud en Chine, à Hong Kong, en Corée et au Japon », souligne le commissaire général, il s’attend en 2017 à « une petite baisse du nombre d’acheteurs chinois ».
François Pargny